Comment relever le défi de l’accessibilité grâce à l’IA : retour d’expérience du CHU Grenoble
Lors du dernier Salon Learning Technologies, une étude de cas passionnante a été présentée sur le thème des innovations pédagogiques. Vanina Vivien, ingénieure pédagogique au CHU Grenoble, et Brice Gaillard, co-fondateur de la plateforme LMS Apolearn, ont partagé leur expérience sur l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour relever le défi de l’accessibilité dans les formations.
Une opportunité plutôt qu’un défi
Brice Gaillard a commencé par souligner que l’accessibilité ne devrait pas être vue comme un défi, mais comme une opportunité. En effet, 15 % de la population est en situation de handicap, mais seulement 5 % des contenus numériques sont accessibles. Avec une contrainte légale renforcée en 2025, il est crucial d’agir dès maintenant.
Les handicaps sont visibles mais aussi invisibles (comme la dyslexie, (10 % de la population), les handicaps cognitifs et mentaux, (9 %), permanents, temporaires ou situationnels.
Pour rendre les formations accessibles et inclusives, deux leviers sont essentiels : le levier technique (le LMS doit respecter le RGAA*) et le levier des contenus (les penser pour tous).
L’engagement du CHU Grenoble
Vanina Vivien a partagé l’engagement du CHU Grenoble en matière d’accessibilité. En 2024, un référent handicap a été recruté et la décision a été prise de s’assurer que les formations sont accessibles à tous. Leur ambition est également d’encourager les déclarations de handicap pour mieux accompagner les apprenants.
Le CHU Grenoble a choisi Apolearn pour ses formations en raison de son ergonomie intuitive, de son design responsive et de son accessibilité pensée pour les personnes en situation de handicap. De plus, la simplicité de la plateforme permet aux formateurs non expérimentés de l’utiliser facilement, et ses valeurs sont alignées avec celles du CHUGA.
L’apport de l’IA dans les formations
Grâce à l’IA, le LMS permet de créer des modules de formation adaptés, avec une version originale et une version inclusive. Les sous-titres automatiques dans les vidéos, les transcriptions en langues étrangères, et la génération de vidéos interactives avec quiz enrichissent les contenus pour tout type d’accessibilité. (Les démonstrations ont montré des résultats très similaires à ceux de Nolej. ndlr)
Témoignages
Maya, une personne avec un handicap visuel, a témoigné de l’utilité des retranscriptions audio des images notamment et de l’importance complémentaire pour elle, de la combinaison audio et des transcriptions visuelles pour mieux comprendre les diaporamas par exemple.
Marine, référente handicap, a souligné que cette combinaison permettait un gain significatif de compréhension pour les apprenants avec handicap.
Conclusion
Vanina Vivien a conclu en rappelant que le CHU Grenoble, qui accueille entre 10 000 et 11 000 personnes, parvient à personnaliser les formations, même dans un grand établissement. L’utilisation de l’IA pour l’accessibilité redonne du sens à l’utilisation de l’IA et permet de proposer différents formats pour que chacun puisse choisir celui qui lui convient le mieux.
Brice Gaillard conclu en rappelant qu’il faut garder en tête que de nombreuses personnes avec handicap ne le disent pas. Il est donc crucial de proposer des formats différents qui permettent à chacun de décider du format le plus adapté pour lui.
Salon Learning Technologies – 29/01/25 – Conférence : Salle Londres, 11h30-11h55
Intervenants : Vanina Vivien (Ingénieure pédagogique, CHU Grenoble), Brice Gaillard (Co-fondateur LMS Apolearn), Yannig Raffenel (Blended Learning)
* Pour aller plus loin :
RGAA : Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité
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